Salut les copains. Un conte de Daniel

Salut les copains !
Comment se faire de nombreux copains rien qu'en buvant l'apéro !

Eh oui, il y a des moments ou on cherche la convivialité, et d'autres ou on cherche à être tranquille
Dans le premier cas, c'est facile, il suffit de prendre l'apéro sur la terrasse d'un café. Pour trouver des amis, c'est l'endroit rêvé ! Mais il y a d'autres lieux qui semblent moins favorables.


Il faisait beau, ce jour du mois de mai, et confortablement installé sur ma propre terrasse, avec vue sur le joli chemin qui la borde, un verre à la main, je savourais cette première journée de douceur réchauffée par ces premiers rayons de printemps.


Sirotant un breuvage maison bien local, assorti d'une bonne poignée de noisettes et de cacahuètes salées, je vis s'approcher doucement un individu, qui montrait une certaine attitude de méfiance.

 

Dans notre contrée, quand un étranger  s'aventure dans le voisinage de cette façon, il est certain qu'il peut redouter une réaction prudente sinon hostile  de la part des autochtones, L'expérience montre qu'il faut souvent user de diplomatie, plutôt que de recevoir des coups injustifiés.

 

Apparemment , c'était le cas de mon visiteur impromptu.
Il allait, et venait, l'air de ne pas s’intéresser à ma présence, parfois, il me regardait fixement, parfois me tournait le dos, bref, je ne savais pas ou il voulait en venir.


C'était un timide, tout simplement, et lorsque je le vis s’intéresser au contenu de ma bouteille, je lui proposai par un geste de sympathie de trinquer à notre santé.La mienne d'abord, car je me sentais un peu fatigué ces derniers temps.
Quant à mon visiteur, il affichait une vigueur digne de Superman.

 

Donc ma proposition semblant l’intéresser vivement, je décidais de lui apporter de quoi se rafraichir à son tour, et me rendis dans la cuisine pour en ramener le matériel nécessaire: Une bouteille, un verre, une cuillère, et le sucrier, au cas ou ce visiteur aurait le bec sucré.

 

Quelle ne fut pas ma surprise, à mon retour, de constater que ce sans-gène buvait mon verre !. Aurait-il donc soif à ce point ? D'ou venait-il, qui était-ce? Je compris que c'était un vagabond pique-assiette, et pas si timide que cela. Je me voyais déjà obligé par courtoisie de lui proposer de déjeuner avec moi sur cette terrasse, histoire de briser un peu notre solitude commune, mais je pris la sage décision de discuter auparavant, de l'opportunité qu'il s'était permise en mon absence.


 A mon approche, il s'éloigna poliment, et reprit son air timide, toujours avec un certain détachement cependant; Il semblait être un peu confus de s'être ainsi fait surprendre, et marmonna un espèce de grognement dans sa langue. Il n'avait dit mot jusqu'à maintenant, mais j'en déduisis que c'était un étranger à notre pays. Son costume brun et jaune était révélateur de son pays d'origine.

 

Puis tout à coup, il se mit à balancer son corps de droite à gauche, ce qui le rendit presque menaçant. Il semblait furieux que j'aie repris l'autorité sur ma boisson. Pour le calmer, je versais un peu de ma bouteille dans le verre, et lui proposais de boire à son tour .

 

Il en apparut très satisfait et cessa son attitude menaçante. Il me regarda même avec un air de reconnaissance, j'avais enfin compris ce qu'il voulait. Était-ce le début d'une période d'amitié comme il en arrive souvent dans les bars et les cafés ?. Quel plaisir de le voir se délecter de mon nectar, j'avais un peu l'impression de lui avoir sauvé la vie. J'avais fait ma BA du jour

 

C'est alors que je vis s'approcher sur le chemin, un autre individu, de la même allure. Avait-il un complice? Serait-ce un subterfuge pour obtenir ce que je peux tolérer à un voyageur, et que je risque de refuser à un groupe ?  Même taille, même attitude, même demande, mais beaucoup plus hardi que le premier. Ils se mirent tous deux à siroter à tour de rôle sans faire attention à ma présence.


Car les amis de nos amis étant nos amis, ce fut bientôt un troisième qui arriva, puis toujours aussi hardies, ce furent les concubines qui arrivèrent ! En peu de temps, la table fut entourée de convives qui ne demandaient qu'une seule chose: picoler ! Car les cacahuètes et les noisettes ne les intéressaient pas !


A la fin, je décidai de cesser cette proposition, et tentai de rentrer les verres et les bouteilles, ce qui ne fut pas du tout de leur goût. Prenant alors à mon tour un air menaçant, je réussis à saisir le tout et rentrer dans la maison et m'enfermai à double tour ,mettant fin à ma BA du jour.


C'est alors que j'ai eu cette idée diabolique, pour dissuader ces intrus, qui j'en étais sûr, m'attendaient autour de la table, et surement très mécontents, prêts à en découdre !. Masqués, habillés comme les Dalton, c'étaient devenus des bandits !

 

Puisqu'ils veulent boire un coup, je vais les inviter à ma manière et de façon totalement sans danger pour ma peau fragile. Ils pourront se délecter à leur guise, avec tous les copains et copines qu'il voudront:
Adapté a leur taille, un genre de tonneau les accueillera désormais, avec le nectar au fond: Bière, vin, sucre, confiture.


Disposé sur la fenêtre de la cuisine, ils le trouvèrent rapidement, ce pactole ! Et ça leur a plu les bougres ! Il se jetèrent dedans ! Il nagèrent véritablement dans le bonheur , mais sans bouée de sauvetage !


Ah vous vouliez que je partage l'apéro, profitez-en , frelons et guêpes, vous n'êtes plus parmi mes copains !

 

Date de dernière mise à jour : 22/08/2020

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